Une jounée à Hangzhou

Je suis réveillée vers 6h du matin par la musique du fit stop matinal. Les vieilles personnes aiment beaucoup faire des étirements et des exercices le matin et le soir. Je me réveille vraiment un peu plu tard puis je lis avant de me préparer tranquillement.

1 heure de marche m'attend pour arriver jusqu'à l'école. Je pourrais prendre le bus mais dépenser 15 cts pour me retrouver coincée dans un endroit où tout le monde va m'observer sous toutes les coutures ne me dit trop rien.

Je passe 1 heure à rédiger mes articles avant de commencer les cours de chinois. 4 heures de cours avec 10 min de pause. BAM! prends-toi ça dans le cerveau. Il y a des jours où ça passe comme une lettre à la poste et d'autres où ça ne passe pas. Pendant ces 4 heures nous ne parlons que chinois avec la traduction d'un mot en anglais par-ci par-là, pas plus.

Après les cours je vais me balader. Je fais une bonne douzaine de kilomètres dans la journée. Je me demande combien je vais en faire le week end... Le moral baisse au fil des heures et des kilomètres. Déjà, il m'arrive de me sentir seule. Ensuite il faut se farcir les chinois en vélo et mobilette qui zigzaguent entre les piétons, qui grimpent sur les trottoirs, tournent à droite, à gauche, font demi-tour, passent au feu rouge, roulent en contre-sens... Et la nuit ils n'ont même pas de lumière.

Le bruit est aussi difficile à supporter. Les freins des véhicules ne sont pas graissés, ils klaxonent tout le temps, tous ensemble. Ils klaxonent même aux feus rouge en espérant qu'ils passeront plus vite au vert. Et puis ils crient, ils s'engueulent en se faisant remarquer par tout le monde, ils se mouchent sans mouchoir, se raclent la gorge avant de cracher.

Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ils sont bruyants en faisant ça. Ils vont chercher le molard au fond de l'oesophage. C'est sûrement pour ça qu'il y a autant de vomi sur les trottoirs...certains sont allés chercher trop loin.

Et le poids de leur regard est vraiment pesant. Il y en a qui n'y vont pas d'oeil mort. Il s'agit toujours d'hommes. Ils doivent être surpris de voir une femme d'une tête de plus qu'eux. Du coup, pour le remarquer le moins possible, je me fais un petit dialogue en chinois. Ca me prend toute ma concentration et je ne remarque plus trop ce qu'il se passe autour de moi.

Ensuite je vais me chercher mon dîner au supermarché. Là il faut se frayer un chemin entre les caddis que les gens déposent devant les portes avant de sortir. J'achète des nouilles que des cuisiniers font sauter devant nous. Je peux choisir les légumes, le genre de nouille ou riz et épices que je veux. Comme les gens voient que je parle un peu chinois ils en profitent pour me poser des tas de questions : tu étudies? tu as quel âge? tu viens d'où? Et puis d'autres vendeuses arrivent pour discuter aussi...

C'est incroyable comme la situation peut changer. Quand je me balade je ne suis rien de plus qu'une bête curieuse mais dès que je me mets à parler je deviens une Chinoise. Ces petits moments-là me font oublier tout le reste.

La journée finie je vais m'installer dans le lit pour me reposer. Je ne suis toujours pas habituée à la rigidité du matelas en bois!